32- Conseil prénuptial et conjugal : Est-ce que vous préférez faire le deuil de votre partenaire pour toujours ou faire le deuil de vos attentes, qui ne vont pas être satisfaites dans cette relation ?

Marya Sirous
25 juil.
4 min de lecture

Citation d'ouverture :

"Ce que vous ne voulez pas voir en vous-même, vous le trouverez chez les autres."

Carle Jung

32- Conseil prénuptial et conjugal : Est-ce que vous préférez faire le deuil de votre partenaire pour toujours ou faire le deuil de vos attentes, qui ne vont jamais être satisfaites dans cette relation ?

Introduction

Dans chaque relation, il vient un moment où l'on se pose une question douloureuse : faut-il continuer à espérer que l'autre changera, ou faut-il accepter qu'il ou elle ne pourra jamais répondre à certains de nos besoins ?

Faire le deuil d'un partenaire, c'est accepter de perdre la relation. Mais faire le deuil de ses attentes, c'est accepter de rester en relation avec la réalité, pas avec l'idéal qu'on s'était construit. Cette décision n'est ni simple, ni neutre : elle engage l'estime de soi, la souffrance accumulée, les peurs de solitude, et l'espoir d'être aimé autrement.

Le conseil prénuptial et conjugal permet d'explorer ces questions en profondeur : Que vous reste-t-il à attendre ? Que pouvez-vous changer ? Et qu'est-ce que vous vous infligez en restant attaché(e) à une illusion ?

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ÉTUDE DE CAS 1 : Myriam et Sofiane – Il ne changera pas de ton

Myriam a grandi dans une famille où chacun s'exprimait avec douceur. Même en cas de désaccord, les voix ne montaient jamais. Pour elle, parler calmement est une marque de respect.

Sofiane, son compagnon depuis six ans, est tout le contraire. Expressif, passionné, il hausse souvent la voix sans s’en rendre compte, surtout lorsqu’il est stressé ou enthousiaste. Cela a souvent blessé Myriam, qui interprète cette intensité comme une forme d'agression.

En thérapie de couple, ils explorent leurs histoires personnelles. Myriam réalise que le ton de Sofiane ne signifie pas un manque d'amour ou de considération, mais qu'il est façonné par une culture familiale plus expansive. Elle comprend aussi que ce trait ne changera pas profondément.

Elle se pose alors la vraie question : Est-elle prête à faire le deuil de l’attente d’un homme toujours doux, pour accepter un compagnon entier, passionné, qui l’aime avec ses propres nuances ?

Leçon : Accepter l’autre, c’est parfois faire le deuil de ses propres repères éducatifs ou émotionnels.

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Leçon : Parfois, rester avec quelqu'un exige de faire le deuil d'une version idéale de cette personne.

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ÉTUDE DE CAS 2 : Djamila et Adrien – Le décalage invisible

Djamila et Adrien se sont rencontrés sur les bancs de l'université. Dix ans plus tard, leurs chemins intérieurs ont changé. Elle veut une vie spirituelle, des discussions profondes, du silence et du sens. Lui aime les plaisirs simples, les amis, les séries, les week-ends animés.

Elle se sent seule même à deux. Il la trouve "trop dans sa tête". Ils ne se disputent pas, mais ils ne se rejoignent plus.

En séance, Djamila réalise qu'elle n'est pas abandonnée par Adrien. C'est juste qu'il n'est pas l'homme qui la rejoindra dans sa quête existentielle. Elle s'effondre. Elle espérait un réveil, une ouverture, une évolution chez lui. Mais elle comprend qu'elle doit choisir : faire le deuil de son attente, ou faire le deuil de ce couple.

Leçon : Deux personnes peuvent s'aimer et être incompatibles dans leurs attentes profondes.

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Analyse psychologique : Pourquoi c'est si difficile ?

Nous restons souvent dans l'attente parce qu'elle nous fait tenir. Elle nous donne l'impression que le changement est possible, que l'autre finira par comprendre, par aimer mieux, par s'éveiller.

Mais cette attente nous épuise. Elle nous transforme en surveillant, en réparateur ou en victime silencieuse. Faire le deuil de cette attente, c'est renoncer à la toute-puissance. C'est accueillir la réalité de l'autre, même si elle ne nous convient pas.

Cela ne veut pas dire se résigner. Cela veut dire se respecter.

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Pratiques concrètes : Que faire si vous hésitez ?

Listez toutes les attentes que vous avez envers votre partenaire. Soyez honnête.
Demandez-vous : lesquelles sont réalistes ? Lesquelles sont des fantasmes ?
Imaginez votre vie dans 5 ans si rien ne change. Pouvez-vous l'accepter ?
Essayez de reformuler votre attente en besoin personnel : que puis-je faire pour nourrir ce besoin moi-même ?
Parlez avec un conseiller conjugal pour clarifier ce que vous devez accepter, transformer ou quitter.

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Conclusion inspirante

Rester dans une relation qui ne vous nourrit plus peut être une forme d'abandon de soi. Mais partir trop vite peut être une fuite de ses propres projections. Entre les deux, il y a un chemin plus courageux : celui de la lucidité.

Faire le deuil de ses attentes, ce n'est pas se contenter de moins. C'est parfois accéder à un amour plus réel, plus libre, plus responsable. Et parfois, c'est ce qui permet à la relation de renaître. Ou à soi-même de renaître ailleurs.