article 25: Conseil prénuptial et conjugal : Est-ce que vous et votre partenaire étiez les témoins de l’amour ou de la complicité de vos parents respectifs ?
- Marya Sirous
- 27 mai
- 3 min de lecture
article 25: Conseil prénuptial et conjugal : Est-ce que vous et votre partenaire étiez les témoins de l’amour ou de la complicité de vos parents respectifs ?
Citation d’introduction
« Nous aimons comme nous avons vu aimer. Ou comme nous aurions aimé voir. »
— Serge Tisseron
Introduction
Il est difficile de construire ce que l’on n’a jamais vu. Dès l’enfance, nous observons les modèles relationnels qui nous entourent : nos parents, nos proches, nos figures d’attachement. Ces modèles ne sont pas neutres : ils deviennent notre référence affective inconsciente.
Certains les reproduisent, d’autres les fuient. Mais peu savent en parler consciemment.
Trois stratégies inconscientes face aux modèles parentaux
Lorsqu’on a grandi dans un climat affectif marqué (positivement ou négativement), on adopte souvent une de ces trois postures :
La reproduction : on imite ce qu’on a connu, pensant que c’est "normal" ou inévitable.
La réaction inverse : on fait exactement le contraire, même au prix de tensions ou de rigidité.
L'évitement : on refuse de s’engager pleinement, pour ne pas revivre les blessures observées.
Ces stratégies ne sont pas mauvaises en soi, mais elles deviennent des pièges si elles ne sont pas conscientes et choisies.
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L’impact de ce qu’on a vu (ou pas vu)
Pendant des années, nous avons été les témoins silencieux :
De gestes d’amour ou d’humiliation,
De complicités ou de colères froides,
De tendresse ou d’indifférence,
De soutien ou de dévalorisation.
Toutes ces scènes, même banales, nourrissent notre carte mentale du couple. Elles deviennent notre norme, notre base.
Si un enfant a vu de l'amour exprimé, il cherchera à le revivre. Si un enfant a vécu la honte ou le rejet, il craindra de les revivre.
Étude de cas : Yasmine et Philippe
Yasmine et Philippe sont ensemble depuis trois ans. Ils s’aiment sincèrement mais leurs disputes sont récurrentes. Lors de nos séances, un point est apparu : leurs modèles parentaux sont diamétralement opposés.
Yasmine a grandi dans une famille où le conflit était omniprésent. Son père humiliant, sa mère résignée. Elle a appris à se taire, à se méfier, à se protéger. Aujourd’hui, elle est très sensible à toute forme de tension : un regard dur, une critique, et elle se fige.
Philippe, lui, a grandi dans un climat calme, avec des parents très affectueux. Il ne comprend pas les réactions de Yasmine. Lorsqu’il s’exprime un peu vivement, elle se ferme. Lorsqu’il plaisante, elle se sent attaquée.
Ce n’est pas qu’ils ne s’aiment pas. C’est qu’ils ne parlent pas le même langage relationnel.
En identifiant leurs histoires familiales, ils ont pu décrypter leurs réactions. Philippe a appris à poser ses mots autrement. Yasmine a compris qu’elle projetait un modèle ancien sur un homme qui était présent et respectueux.
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Analyse psychologique
Selon les travaux de John Bowlby (théorie de l’attachement), les expériences précoces avec les figures parentales structurent notre manière d'aimer.
La psychogénéalogie (Anne Ancelin Schützenberger) nous rappelle que nous répétons souvent, à notre insu, les schémas non réglés de nos lignées.
Connaître l'histoire de nos parents, ce n'est pas les juger. C'est reprendre notre pouvoir de choix.
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Pratiques concrètes à tester en couple
Parlez ensemble de vos souvenirs de couple parental : qu’est-ce qui vous a plu, blessé, marqué ?
Décrivez votre couple idéal à partir de vos blessures et de vos rêves.
Repérez les réactions disproportionnées : souvent, elles viennent du passé.
Créez des rituels qui vous appartiennent, sans reproduire ni rejeter.
Faites-vous accompagner si certains modèles sont trop lourds à porter.
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Conclusion inspirante
Nous sommes les enfants de nos histoires. Mais nous sommes aussi les auteurs de nos avenirs.
Reconnaître l’impact des modèles parentaux, ce n’est pas vivre dans le passé. C’est en sortir, ensemble, avec lucidité et bienveillance.
À méditer
« Ce que l’on ne comprend pas de notre enfance, on le rejoue dans notre couple. »
— Jacques Salomé
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